LE CHEMIN DE CROIX RACISTE D’UN CADRE D’ORIGINE AFRICAINE A RENAULT S.A (2ème PARTIE)

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L’AFFAIRE GABAROUM OU LE SYMBOLE D’UNE DISCRIMINATION PROFESSIONNELLE ASSISE SUR UN RACISME SYSTÉMIQUE EN FRANCE. UN CALVAIRE ININTERROMPU DE PLUS DE 40 ANS!
 CONDAMNÉ DEVANT LES DIFFÉRENTES INSTANCES NATIONALES ET INTERNATIONALES, DONT L’ONU, LE GROUPE RENAULT S.A (DONT L’ETAT EST TOUJOURS ACTIONNAIRE MINORITAIRE) SE TERRE DANS UN SILENCE, UNE INDIFFÉRENCE QUI SE CONFONDENT ICI AVEC LE SEMPITERNEL DÉNI OFFICIEL EN FRANCE

Vidéo JMTV PLUS: « Discriminé depuis son entrée chez Renault en 1975, Laurent Gabaroum se bat depuis sur tous les fronts afin que la marque au losange, et la France, son pays, réparent les torts qu’elles lui ont causé; chose qu’elles donnent l’impression d’ignorer. »

  1. Pourtant, pour ce Noir bardé de diplômes, la promesse d’une accession au Panthéon du management de la société RENAULT ne sera finalement qu’un miroir aux alouettes.

  1. Dès que Monsieur GABAROUM s’est débarrassé de sa tenue de surveillant pour enfiler le costume de cadre, il commence par désenchanter. Ni son rang, ni son statut ne le protègent des plaisanteries à connotation raciste, des attitudes méprisantes et des remarques désobligeantes des suprématistes DRH très hostiles à la présence d’un Noir au sein de l’Encadrement de l’Entreprise.

  1. Ce sera l’occasion pour Monsieur GABAROUM de rencontrer le diable en costume trois pièces dans les allées du « temple de la suprématie blanche ».

  1. Coupable de ne pas avoir la couleur de peau de l’establishment traditionnel des Ressources Humaines du Groupe RENAULT, Monsieur GABAROUM se retrouve tel un canard dans un poulailler, accablé de préjugés, de sarcasmes et d’injures racistes.

  1. Un vilain petit canard à qui la nomenklatura raciste et xénophobe des suprémacistes DRH a coupé la tête, et qui continue quand même à arpenter les couloirs de la DPIC. Et la Direction du Personnel Ingénieurs et Cadres du Groupe RENAULT continue à courir derrière le sympathique volatile cancanant.

  1. Convaincu que ses compétences intrinsèques finiraient au fil du temps par s’imposer à tous, fût-ce aux esprits les plus étroits, Monsieur GABAROUM espère échapper au sort réservé traditionnellement aux Noirs qui refusent de « faire le Noir », pour reprendre l’aphorisme du philosophe Jean-Paul SARTRE.

  1. Premier Noir à être admis dans le sacro-saint « temple de la suprématie blanche », Monsieur GABAROUM atterrit comme un martien à la DPIC, dans un univers hostile.

  1. Un Noir cadre? Un Noir aurait du pouvoir, exercerait des responsabilités, pourrait donner des ordres à des Blancs ! Joseph Arthur GOBINEAU va se retourner dans sa tombe ! Quelle horreur ! Les suprémacistes DRH, vents debout, refusent d’avoir pour collègue une « grenouille noire qui voudrait se faire aussi grosse qu’un bœuf blanc ».

  1. Dans ce management monocolore qui « lave plus blanc que blanc » et qui fait fi de la nouvelle réalité sociétale française, Monsieur GABAROUM est assigné d’emblée dans un statut dérogatoire au droit commun, dénommé « Personnel non affecté » au mépris des dispositions des articles 4, 6 et 21-A de la convention collective nationale des ingénieurs et cadres de la métallurgie.

  1. Un statut de « sous-cadre » taillé sur mesure pour « le bon sauvage apprivoisé ».

  1. Un statut teinté d’un mépris profond et d’un racisme systémique qui prend un plaisir sadique à humilier « le Français de papier ».

  1. Ainsi, sur les 130 cadres nouvellement promus, Monsieur GABAROUM, seul Noir de la promotion 1985, est le seul, à l’exception de tous les autres, à être placé d’office par la société RENAULT au « Personnel non affecté », en situation de sureffectif, comme « salarié excédentaire » et par conséquent « potentiellement licenciable » à la première occasion.

  1. Il convient de rappeler que si la société RENAULT n’a pas de poste à pourvoir elle n’a aucune obligation de promouvoir Monsieur GABAROUM au statut de cadre. Elle a la possibilité de différer cette promotion ou de l’annuler si les circonstances l’exigeaient, notamment en documentant le formulaire « Motifs de sortie de la maquette triennale. Maquette Triennale ETAM à potentiel Cadre. »

  1. Poursuivant un objectif discriminatoire mais jamais avare de précautions, la DPIC a confié à Monsieur GABAROUM deux missions transitoires, comme la gestion du fichier informatisé ESCADRE II, sur lequel figurent tous les ingénieurs et cadres du Groupe RENAULT, ou encore la mise en place de la Bourse de l’Emploi pour les Ingénieurs et Cadres.

  1. Puis patatras ! Les dés sont pipés !

  1. Le déroulement de carrière de Monsieur GABAROUM, en état de mort clinique, entre dans une période de turbulences et s’accompagne d’une mise en scène qui amalgame couleur de peau, origine ethno-raciale, sauvagerie et barbarie des Noirs. Un crime de lèse-majesté qui a tôt fait de le déposséder, dans les faits, de tous les attributs de son statut de cadre.

  1. Tout bascule du jour au lendemain sous la pression de certains oligarques rétrogrades peu habitués à voir un « Français de couleur » dans leur environnement professionnel. Ils ne supportent pas la présence de cet homme « étrangement français », à la fois noir, français, immigré et africain. Un mélange identitaire composite dans lequel certains hérauts de la théorie de l’inégalité des races se gaussent et croient déceler une menace pour l’identité française.

  1. Des MAMADOU et des MOHAMED balayeurs de métro ? Soit ! Ouvriers qualifiés ? Passe encore ! Mais cadre, ça frise la provocation ! Ce sera pour Monsieur GABAROUM, le refrain de quolibets du genre : « Il ne faut pas donner la carte d’identité française à n’importe quelle guenon africaine », ou encore, « Dehors les potes ».

  1. C’est à ce moment précis que « la chasse au nègre » va véritablement commencer. C’est la descente précipitée de Monsieur GABAROUM aux enfers. D’abord, à la manière rampante, celle qui harcèle ; ensuite, à la manière hussarde, celle qui coupe et rend taillable et corvéable à merci.

  1. Monsieur GABAROUM se pense cadre, la société RENAULT l’accueille en primate prompt à pousser le simiesque « cri de TARZAN » dans la jungle, une banane à la main, se balançant aux branches des arbres de la Place Bir-Hakeim, siège de la DPIC à Boulogne-Billancourt, et sautant d’une cime à l’autre pour atterrir dans son bureau, pendu au bout d’une liane.

  1. La société RENAULT laisse Monsieur GABAROUM sans travail comme pour bien lui montrer qu’il est de trop. Elle ne manque pas une occasion de lui rappeler sa couleur de peau. Et, pour bien lui signifier qu’il est Français entièrement à part et aucunement à part entière, elle va jusqu’à lui proposer, par sélection au faciès, une « allocation d’aide au retour au pays ».

  1. Monsieur GABAROUM, dans une rare combinaison de clairvoyance, d’humilité, de sang-froid et de responsabilité, n’accepte pas ce racisme ordinaire, inodore et souterrain. Il a beau jeu de rappeler sa qualité de citoyen français, la société RENAULT lui rétorque vertement que « La poule n’a jamais pondu d’œufs noirs ». Reléguant ainsi à la métaphore zoologique et d’un revers de patte de gallinacé, sa nationalité française issue d’une histoire liberticide bien connue.

  1. Noir, il ne pouvait qu’être travailleur immigré. Français, il aurait été blond. C’est le règne du sophisme. Le faciès devient un critère de francité.

  1. Dur, dur, pour la société RENAULT lorsqu’elle réalise que Monsieur GABAROUM n’est pas éligible à l’aide au retour au pays. Qu’à cela ne tienne ! Elle lui propose malgré tout l’équivalent de 22.500 € pour renoncer volontairement à la nationalité française, plier bagage et …« Casse-toi, pauvre con ! »

  1. Trop c’est trop ! Les injures et insultes racistes fusent de partout mais Monsieur GABAROUM, à défaut d’avoir la crête et les ergots du coq gaulois prompt à enserrer dans ses rets l’adversité et pourquoi pas de continuer à « chanter la douce France les pieds dans la merde », refuse de se métamorphoser en paon à plumer.

  1. En janvier 1986, aux termes de la période transitoire de 12 mois, pour préparer le terrain propice au « retour du nègre chez lui », la société RENAULT a interdit à MonsieurGABAROUM, maintenu au « Personnel non affecté » et de surcroit à carrière bloquée, de postuler aux offres d’emploi disponibles et publiées dans la Bourse de l’Emploi qu’il a créée et qu’il gère, au motif que « il n’y a pas de raison que des Noirs occupent des emplois de Cadre en France alors que des Blancs sont au chômage ».

  1. Il convient de souligner que l’impératif pour la société RENAULT est de maintenir coûte que coûte et par avance Monsieur GABAROUM en situation de sureffectif afin de pouvoir le licencier prioritairement tout en masquant le caractère discriminatoire du licenciement en le dissimulant dans le projet de plan collectif de licenciement pour cause économique en préparation.

  1. Pour mémoire, il est interdit à l’employeur de s’engager par avance à licencier son salarié en le contraignant à rester en situation de sureffectif ou d’édicter par avance des règles qui justifieraient son licenciement par des clauses incluses notamment dans les contrats de travail.

  1. Le 17 juin 1986, Monsieur GABAROUM a été reçu en entretien préparatoire de mobilité par le Conseiller Emploi de la DPAS, Monsieur Jean-Daniel OESTER.

  1. A l’issue de l’entretien, considérant que le cas de Monsieur GABAROUM relève plutôt de la discrimination raciale que de tout autre chose, le Conseiller Emploi de la DPAS lui a suggéré d’aller en parler directement à Monsieur Michel PRADERIE, Directeur de la DPAS, le seul à même de mettre fin à ce management ségrégatif.

  1. Le 20 juin 1986, Monsieur Michel PRADERIE a fait savoir à Monsieur GABAROUM qu’il est disposé à le recevoir.

  1. Le 1er juillet 1986, prétextant d’un agenda serré, Monsieur Michel PRADERIE a demandé à Monsieur Claude GIRAULT, Directeur des Affaires Sociales et son adjoint, Monsieur Bernard NOUVELLON, de recevoir Monsieur GABAROUM.

  1. A l’occasion de cet entretien, Monsieur GABAROUM était assisté de deux délégués du personnel, Monsieur BARBE (CGT) et Monsieur DESLANDES (CFDT).

  1. Dès le début de l’entretien, Monsieur GABAROUM, alors Responsable de la Bourse de l’Emploi des Ingénieurs et Cadres du Groupe RENAULT, a remis, en main propre, à Monsieur Claude GIRAULT, un listing de postes à pourvoir dont certains sont en souffrance depuis de nombreux mois faute de candidats à la candidature, notamment à la Paie, à la Bourse de l’Emploi, au restaurant SORESCO, à la Direction Juridique, à la Direction de la Communication…

  1. Confronté aux éléments de preuve irréfutables et aux protestations indignées des délégués du personnel présents, Monsieur Claude GIRAULT a promis d’ordonner une enquête et de publier les résultats.

  1. La société RENAULT n’a pas tenu à ce jour parole. Elle ne tiendra jamais parole!

Prochaine publication: L’INTERMINABLE CHEMIN DE CROIX RACISTE D’UN CADRE D’ORIGINE AFRICAINE A RENAULT S.A (3ème PARTIE)

L’Association NOUS PAS BOUGER

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